Si j'avais un marteau...
Catégorie: La vie de la maîtresse
La fatigue aidant, j'ai beaucoup de mal ces derniers temps à supporter les petits défauts et les petits dérapages quotidiens des gamins. Je leur en demande beaucoup, ils en donnent autant qu'ils peuvent, et je ne suis jamais satisfaite. Pourtant dieu sait si quand j'observe tout ça avec un peu d'objectivité je me dis que j'ai une classe qui tourne drôlement bien, que les gamins sont épatants, et que pour une jeune T3 se dépatouillant avec un triple niveau un peu chargé je m'en sors plutôt bien.
Sauf que je suis rarement objective, et ces derniers temps, je désespère devant ma désorganisation générale, devant les paquets de copies qui s'accumulent, devant tout ce qu'ils devraient savoir et qu'ils ne savent pas, devant leur peu d'enthousiasme parfois, devant les répétitions et les coups de gueule qui n'en finissent pas, devant l'agitation que je trouve constante, devant ces horaires que je ne tiens pas, ces projets que je n'ai pas, devant mon propre manque de motivation, tout simplement.
Je me sens débordée, blasée même, à tel point que ces derniers temps je cogite carrément sur "que pourrais-je faire d'autre si je n'étais pas maîtresse?" tellement j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir continuer comme ça longtemps. Je me sens assez isolée dans ma pratique professionnelle. Avec un goût amer en arrière bouche, rapport à toutes les réformes dont on nous mitraille à longueur de temps, et avec lesquelles on nous laisse nous démerder, dans un mépris ambiant. Parce que je sais pas pour les autres collègues, mais moi perso, rien que la demi-heure de soutien en plus tous les soirs, elle me pèse deux tonnes dans ma journée...
Bref, perte de repères, perte de vitesse, y'a du crash dans l'air. Tout ce que je fais, tout ce que je mets en place n'est jamais suffisant, jamais assez, et les problèmes continuent de surgir, comme les taupes idiotes de ces jeux stupides sur la tête desquelles on n'a pas de temps de cogner qu'elles ont déjà réapparu dans un autre trou un peu plus loin. C'est à vous rendre dingue, tout simplement.
Et en ce moment mes élèves sont un peu comme des taupes...